Sylvie : De maquettiste à dermopigmentatrice
🎨 Passionnée par le bâtiment, elle devient maquettiste et réalise des projets prestigieux comme le Musée de la Grande Corniche de Nice.
🌱 Reconversion créative, elle crée des bijoux et sacs à partir de matières recyclées.
👁️ Découverte de l’esthétique, elle se spécialise dans les extensions de cils, puis les sourcils et le tatouage.
💡 Nouvelle vocation, elle se lance dans la dermopigmentation réparatrice pour redonner confiance et réparer les cicatrices.
🌴 Projet d’avenir, elle prévoit de travailler dans les centres de soins des Antilles.
Notre entretien avec Sylvie Pérugien
Alors, de formation d’architecte, je suis devenue maquettiste par la suite par amour du métier. Je m’éclatais à faire les musées, les petites maisons, mais ce que j’ai préféré, c’est les faux pains, les faux châteaux. Par exemple, si tu vas dans les châteaux de la Loire, il y a des mini châteaux en sous-sol d’un des grands châteaux de la Loire. J’ai fait plein de musées, comme le Musée de la Grande Corniche de Nice. Tout le musée, c’est moi. J’y ai travaillé pendant six ans, puis je suis tombée malade. Comme je ne sais pas être une femme au foyer, ce n’est pas mon délire, il faut que je travaille. J’ai eu mes enfants et, même petits, j’ai commencé à faire des bijoux en fruits et légumes locaux, des sacs avec des matières recyclables, comme des chutes de toile de bâche, du sky, de la toile de jute, des vieilles nappes de mamie. Ça se vendait très bien.
Ensuite, j’ai eu ma fille. On va dire que ce n’était pas une reconversion, mais plutôt un apprentissage. J’ai découvert les extensions de cils. Je ne suis pas du tout de l’esthétique, je suis du bâtiment, donc ce n’était pas mon truc. J’ai voulu m’en offrir et, en voyant le prix, je me suis dit que je n’allais jamais payer ça, mais que je voulais apprendre. Ça fait huit ans que je n’en ai jamais eu, sauf pour quelqu’un que j’ai formé, mais ça n’a pas duré longtemps. Les cils m’ont amenée aux sourcils, les sourcils au tatouage du visage, et ainsi de suite. Je suis technicienne de sourcils et tatoueuse maintenant. Je n’en fais pas suffisamment souvent pour dire que j’ai un style particulier, mais j’adore ça.
Maintenant, je suis en dermopigmentation réparatrice. En faisant mes prestations de cils, j’ai remarqué le bienfait que ça apportait à la confiance en soi, même chez des gens qu’on pense avoir une grande confiance en eux. Quand ils se voient dans le miroir, ça révèle quelque chose. Je voulais aller plus loin dans le soin sans forcément toucher les gens, car je n’aime pas forcément toucher, mais apporter quelque chose de plus, réparer des petites blessures de l’âme à travers le corps.
Personnellement, je n’échoue pas quand j’arrête de faire quelque chose. C’est une expérience, tu avances, tu évolues, tu apprends. Ça m’a amenée à là où je suis, ma façon de penser, de voir les choses. Je vais travailler avec des centres de soins et de beauté, avec beaucoup de machines. J’aurai ma propre salle et je viendrai successivement d’un centre à l’autre pour mes rendez-vous de dermoréparation. Comme je suis dans les Antilles, ça sera dans toutes les Antilles.
J’avais un petit truc dans ma tête lié au soin, parce que mon neveu, le fils de mon frère, a été brûlé à l’âge de 7 mois. C’est un grand brûlé. Il a tiré sur un fond de barbecue électrique, tout lui est tombé dessus. Il a des muscles rétractés, des handicaps visibles, de grandes cicatrices sur la tête, les cuisses, et les greffes de peau se voient encore. À 14 ans, il assume parce qu’on fait comme si de rien n’était, il est comme les autres. À l’école, il a l’habitude. Cela m’a toujours amenée à me demander ce que je pourrais faire pour lui apporter du confort, assouplir ses cicatrices qui sont un peu bosselées. Il voulait avoir des cheveux comme tout le monde, et Tati arrive pour l’aider.
Tout s’est rejoint et c’est devenu une évidence. J’ai trouvé plein de centres qui proposaient des formations de 3 à 5 jours, ce qui me paraissait suspect. Même pour construire un tatouage en noir, ça prend du temps. J’ai appelé plein de centres, mais ça ne répondait pas, ou ils devaient me rappeler. À Marseille, je ne connaissais personne. À Paris, ça ne répondait pas. Juste avant le week-end, j’ai retapé “dermopigmentation paramédicale” et je suis tombée sur votre centre. Une semaine de pratique, quatre mois de dessin, c’était consistant. C’est ce que je voulais faire.