Emmanuelle a accepté de raconter son histoire, du diagnostic à la réappropriation de son corps grâce au tatouage d’aréole. Un témoignage émouvant.
Qu’est-ce que ce tatouage d’aréole vous a apporté ?
Ça m’a apporté plus que ce que je croyais. C’est purement psychologique. Déjà, c’est tellement réaliste, c’est bluffant. On se bluffe soi-même.
Là où j’avais un vide, aujourd’hui ça me permet de mieux me réapproprier mon sein. Et mon corps.
Est-ce que c’était pour vous une simple formalité ?
Depuis que je l’ai fait, pour moi ce n’était pas une formalité. Je me disais : « Maintenant, tu vas aller jusqu’au bout. »
Mais je n’imaginais pas que ça me donnerait autant de bien-être.
Quelques centimètres carrés qui changent tout. Tous les matins, quand je sors de la douche… ben voilà, maintenant, c’est bien.
Juste un tatouage. Juste ces quelques centimètres carrés, ça change totalement la perception.
Pouvez-vous revenir sur le diagnostic ?
On m’a diagnostiqué un cancer in situ, avec obligation de retirer le sein.
Il n’y avait pas de traitement possible.
Il fallait retirer le sein et le ganglion. Ça a été un choc, bien sûr.
Comment se sont passées les reconstructions ?
La première reconstruction immédiate n’a pas fonctionné. J’ai fait un genre de rejet de prothèse : elle était écrasée, et c’était assez douloureux.
Tout ça en plein Covid, donc j’ai dû attendre la possibilité d’une deuxième reconstruction pendant 18 mois. Je l’attendais comme le Messie, parce que c’était un peu compliqué.
La deuxième reconstruction a eu lieu. Effectivement, c’était beaucoup mieux : plus confortable, plus esthétique aussi. Mais pas un miracle.
Le cheminement a été long : accepter, faire le deuil — comme on dit — de ce sein. Tant que je ne l’avais pas fait, je n’arrivais pas à aller plus loin.
Quand avez-vous entendu parler du tatouage d’aréole ?
Deux ans après ma reconstruction, lors d’une visite de contrôle, le chirurgien m’en a reparlé : la possibilité de se faire tatouer l’aréole pour avoir ce sentiment d’être vraiment reconstruite.
Mais je n’y étais pas très ouverte. À l’hôpital, on m’avait montré des résultats… parfois très moches, pas naturels.
Je ne voyais pas l’intérêt de le faire, quitte à déjà rajouter du faux.
Qu’est-ce qui vous a finalement convaincue ?
Le chirurgien m’a donné trois noms sur un post-it.
J’ai fait mes recherches sur Internet. J’ai regardé ce que ces personnes disaient et faisaient.
Et j’ai eu un coup de cœur.
J’ai appelé cette personne (dont je tairai le nom). Après un rendez-vous téléphonique assez long, j’étais convaincue : son approche, sa conviction, son énergie… et surtout son talent, visible sur les photos de son site.
Pourquoi ce choix en particulier ?
Déjà parce qu’elle était conseillée par un chirurgien, et parce que ces personnes étaient spécialisées.
Pour moi, ce n’est pas un acte médical. C’est un acte artistique.
Recommanderiez-vous cette démarche ?
Oui, clairement, je le recommande à 100 %. J’en ai déjà parlé.
Quand j’ai été voir ma gynécologue pour lui montrer le résultat, elle était bluffée.
Elle m’a dit : « Il faut le dire à vos autres patientes. »
Et la douleur, comment l’avez-vous vécue ?
Je savais que ma peau était insensible à cet endroit-là, donc je n’appréhendais pas trop.
Honnêtement, c’est plus que supportable. C’est comme un petit grattage, une irritation.
Pas une grosse douleur, ni pendant, ni après.
Avec du recul, quelle place tient ce tatouage dans votre parcours ?
Ce qui me paraissait un peu anecdotique au départ est devenu très important.
C’est une étape essentielle dans la reconstruction, l’acceptation et l’appropriation de son corps après une mastectomie.
Un immense merci à Emmanuelle d’avoir accepté de partager son histoire. Ce témoignage est super important : il permet à d’autres personnes concernées de découvrir qu’il existe des solutions, et parfois même de trouver l’élan pour faire le premier pas.
Parce que beaucoup ignorent encore que le tatouage réparateur peut apporter autant de bien-être, ces mots ont une véritable valeur pour toutes celles (et ceux) qui se renseignent.
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